ATTAQUE D’UN CHATEAU, hiver 1870 Figurines "Black Watch en 28 mm

150e ANNIVERSAIRE DE LA GUERRE FRANCO-ALLEMANDE DE 1870-1871
Voici un diorama que j’ai commencé en 2021 et que j’aurais aimé terminer à temps pour commémorer le 150e anniversaire de la guerre franco-allemande de 1870-71.                                                                                                                                                                                                                       La vie en a hélas décidé autrement.

ATTAQUE D’UN CHATEAU, hiver 1870
D’après un tableau de Paul Grolleron (1848-1901)                                                                                                                                                                Figurines « 42e Black Watch » en 28 mm

J’ai essayé de reproduire au plus près ce tableau conservé au Musée de l’Armée aux Invalides, tableau qui m’a plu pour sa composition et pour son atmosphère chromatique que je trouve très évocatrice de cet hiver de l’année 1871, « l’année terrible »  comme elle fut dénommée par la suite.
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Le tableau ne représente pas un épisode précis ; on y voit une unité de mobiles entrer  dans le parc d’un château pour prêter main-forte à des chasseurs à pied qui viennent d’investir le pavillon de gardien du château et tiraillent contre les Prussiens retranchés dans le château lui-même.
Ce thème est revenu au moins une autre fois dans l’œuvre de Grolleron.
Tableau conservé au Muséum of fine arts Boston
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Et aussi :
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Grolleron n’a certes pas l’envergure de Detaille ou de de Neuville mais certaines de ses toiles sont tout à fait honorables et constituent souvent des documents iconographiques précieux. On peut toutefois regretter qu’il  ait ici fortement idéalisé le physique des soldats qui semblent tous jeunes, élancés et bien portants avec des traits réguliers pour ne pas dire académiques. Pas de trace de fatigue et des uniformes et des équipements neufs et propres. La réalité devait être moins « présentable »…
Par exemple Alphonse de Neuville en proposa une tout autre interprétation :
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A noter que le choix des chasseurs à pied et des mobiles n’est pas fortuit. Ce sont vraiment deux archétypes du soldat français dans la partie républicaine de cette guerre, comme le cuirassier l’est pour la partie impériale*.    
On peut remarquer que sur le tableau reproduit en noir et blanc des mobiles sont de nouveau représentés (tunique avec parements rouges et bandeau de casquette rouge) ainsi qu’un chasseur (couché blessé au pied de la colonne de gauche) dont on distingue bien les épaulettes  à tournante jaune.  
Les tenues sont tout à fait représentatives de la période républicaine de la guerre. Normalement, les épaulettes ont alors disparu des uniformes  français, tant pour les officiers  que pour la troupe. Pourtant sur le tableau on en voit distinctement que nos chasseurs à pied en portent.
Troupe d’élite, les chasseurs  n’ont probablement pas accepté de se départir de leurs belles épaulettes vertes à tournante jaune, seule tache de couleur de leur uniforme pour le moins sombre et austère. Ils les ont conserveront encore longtemps, plus longtemps que les autres troupes à pied. Et les autorités militaires, qui avaient alors bien d’autres soucis, ont dû fermer les yeux.
Autre entorse au règlement et contrairement à l’instruction du 15 juillet, les chasseurs à pied feront la campagne de 1870 en tunique et képi, en lieu et place de la veste et du shako qu’ils auraient dû porter.
Par contre le nouveau marquage des grades sous forme de galons plats cousus  au bas des manches, appliqué dès juillet 70, considéré comme pratique et élégant, sera vite accepté par les officiers. Il en fut de même de l’usage la capote de troupe comme tenue de campagne.
Certains képis de mobiles portaient une cocarde sur leur bandeau. Grolleron ne l’a pas représentée dans ce tableau et je l’ai suivi, car tous ces détails ont probablement été vus par le peintre.

J’ai choisi pour reproduire le tableau les belles figurines de Massimo Costa et plus précisément sa boîte de chasseurs à pied à l’assaut et sa boîte de chasseurs à pied faisant feu. Les uniformes des chasseurs à pied et ceux des mobiles sont très proches. Tous portent la tunique et non la longue capote de l’infanterie de ligne.                                                                                                                                                                                                                            
De plus, même si je n’ai pu reproduire à l’identique, peu s’en faut, les positions des soldats du tableau,  par chance ces figurines s’adaptaient dans leur grande majorité assez bien à mes besoins.  Elles « collent » dans l’ensemble au tableau, au moins dans l’allure générale.
J’ai donc retiré leurs épaulettes aux mobiles, j’ai ajouté un collet et une capuche à la veste d’un des officiers pour faire une criméenne, j’ai également, comme sur le tableau, fait passer son ceinturon par-dessus sa capote. Un foulard sur un képi et autour d’un cou de deux mobiles ont été également rajoutés, pour mieux coller au tableau. Le chasseur qui tenait son fusil baïonnette en avant au dessus de sa tête s’est vu retirer son arme, changer ses deux mains (prises sur un soldat du génie de la Guerre de Sécession), plier un genou et décoller un pied du sol pour figurer le soldat qui vient de se faire blesser, dans le groupe de gauche. Modifications analogue pour le chasseur que j’ai représenté défonçant une fenêtre à coup de crosse.  
Les Prussiens proviennent eux de la 3e boîte consacrée par le même sculpteur  à l’infanterie prussienne en 1866-70. Certaines figurines de cette boîte m’ont servi pour ma « défense du bois de Niederwald « . Pour  celles que vous voyez ce fut plus compliqué que pour les Français car il a fallu d’une part faire les manteaux de la tenue d’hiver, d’autre part gratter les mêmes manteaux représentés roulés en sautoir. J’espère que Massimo Costa ne m’en voudra pas d’avoir massacré son travail de sculpteur ! Et je le remercie grandement de m’avoir gracieusement fourni en plus des casques, Mütze et képis supplémentaires que l’on peut voir au sol à côté des tués et des blessés.

La brouette, moins impressionnante que sur le tableau, perspective oblige est faite de carton bristol et de carte plastique découpée. La roue est le seul élément du décor que je n’ai pas fait moi-même. Elle provient d’une brouette que Tenardier m’a gentiment imprimée et fournie. Qu’il en soit ici lui aussi grandement remercié.

Enfin même si le diorama est destiné avant tout à être vu depuis la droite, pour reprendre l’angle de vue du tableau, j’ai prolongé le décor sur la droite de façon à ce qu’on puisse aussi regarder l’ensemble de l’autre côté.

Le décor est fabriqué, selon mon habitude, avec des feuilles de carton bristol plus quelques renforts en baguettes de balsa et quelques détails en milliput. Le socle est en plâtre mélangé à de la colle à papier peint, pour éviter qu’il s’écaille. Les arbres en relief sont également en bristol découpé, renforcé par un cure-dent et du Syntofer. C’est sans doute assez fragile mais je maîtrise encore plus mal la méthode de fabrication d’arbres avec du fil électrique.                                                                                                                                                                                                                                                                
La peinture utilisée pour les décors est à base d’échantillons de 75 ml de peinture pour murs intérieurs, c’est économique et on peut la mélanger à quelques gouttes de peinture acrylique type « Prince August » pour nuancer les teintes. De plus cette peinture assez épaisse permet de masquer bien des imperfections ainsi que les jonctions entre les murs.
J’avoue ne pas avoir bien compris la structure du toit sur le tableau. J’ai réinterprété à ma façon en ne tenant pas compte du bâtiment derrière le pavillon de gardien.                                                                                                                                                                                                                        
De même il y un rectangle à gauche de la porte d’entrée que je n’ai pas reproduit. S’agit-il d’une fenêtre mais à ras du mur cela parait bizarre ; cela n’est pas non plus la porte d’entrée qui ne peut que s’ouvrir vers l’intérieur. Peut-être un volet ou un tableau de service ou une affiche.                                            
Dans le doute je me suis abstenu et ai laissé cet emplacement libre.

Voici quelques photos prises en cours de réalisation du décor :
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* Ceux que cela intéresse pourront lire l’article que j’ai rédigé sur les mobiles de 1870 pour la rubrique Hist’Addict.

Whaou !!
Ca doit etre grand en 28, ca va paraitre bête mais dans la construction de l'ensemble ce qui m'étonne le plus c'est l'arbre, c'est la première fois que je vois ca en bristol et magnifique en plus.
Bravo

Quel boulot!!! Impressionnant de correspondance avec le tableau, l'illusion est est bluffante! Bravo!

Vraiment un très très beau travail, décors, scénographie, tout est parfait.
Bravo !

C'est superbe. Du très très beau travail. Un grand bravo.

Oh ! impressionnant, tu as réussi à rendre le souffle épique de ce tableau, tout ce travail, ces recherches et cette patience ont pour résultat un superbe tableau car là aussi je pense on peut parler de tableau

Il est toujours aussi intéressant de te lire et merci pour ce partage qui ne manquera de nous servir d'inspiration pour nos futur projets.

Bonjour BIFFIN,
Très beau diorama
Très belle idée que de s'inspirer d'un tableau, pour commémorer la guerre de 70 !
Toutes mes félicitations.

Cordialement 5ème dragons.

Bonjour Biffin, de la Bel et Bon ouvrage. 

Bravissimo. 

Philippe.

Merci à vous tous.
C'est ma 4e scénette sur la guerre de 70. Vous allez penser que c'est obsessionnel chez moi! C'est effectivement une période que je juge essentielle et trop oubliée. De plus, comme je le disais en MP, l'iconographie en est très riche et stimulante.
Pour répondre à Philippe le diorama reste de dimensions raisonnables : 32 x 22 x 19 cm.
L'arbre m'a effectivement posé des problèmes. Je ne trouvais pas ce que je voulais dans le commerce et mes tentative de construction en fil électrique furent peu convaincantes.
J'ai donc fait flèche de tout bois, si j'ose dire. Ma technique a des limites. Ce coup d'essai est plutôt réussi mais c'est assez fragile et si le volume est assez bien rendu c'est grâce à l'effet de perspective qui "écrase "les relief de ce qui est situé derrière le mur, tout comme pour la maison qui n'est par seulement peinte mais qui fait saillie sur le fond.
Il s'agit plus de demi-ronde, de bas-relief que de réelle ronde bosse, pour reprendre les termes utilisés en sculpture. On pourrait envisager un vrai 3D mais ce serait plus long et compliqué de coller des branches dans tous les plans de l'espace.

Tu parles de BlackWatch Miniatures au 28mm, mais n'est-ce pas plutôt celles au 1/72 que propose cette marque?
Du 1/72 un peu grand comparé aux figs d'autres marques .

Bonjour à tous,
Pour vôtre arbre pourquoi ne pas partir d'une branche naturelle et de coller au fur et à mesure des brindilles pour se rapprocher au maximum de l'effet voulu ?
Ensuite unifier avec un enduit ou autre et peindre.

Cordialement 5ème dragons.

jean valjean a écrit:Tu parles de BlackWatch Miniatures au 28mm, mais n'est-ce pas plutôt celles au 1/72 que propose cette marque?
Du 1/72 un peu grand comparé aux figs d'autres marques .

Tu as raison. Je les considérais comme du 28 mm mais en fait ce sont plutôt de grandes figurines au 1/72e.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image].

5ème dragons a écrit:Bonjour à tous,
Pour vôtre arbre pourquoi ne pas partir d'une branche naturelle et de coller au fur et à mesure des brindilles pour se rapprocher au maximum de l'effet voulu ?
Ensuite unifier avec un enduit ou autre et peindre.

Cordialement 5ème dragons.

C'est effectivement une technique tout à fait valable, à condition bien sûr d'utliser du bois mort bien sec.

P... c’est beau, je dirais même plus c est SPLENDIDE . Merci pour les informations et les photos du travail en cours. C est un tableau vivant. Chapeau pour la brouette. A cette échelle, il ne faut pas trembler.
Félicitations

Merci Saturnin pour cette appréciation.
Mais la construction de ce décor est vraiment peu de chose en regard de ton travail de modelage de figurines, travail que je trouve bien plus élaboré et créatif et pour tout dire admirable.

tout est la: l'historique, le tableau et le dio magnifique.
une bien belle realisation.

C'est absolument fabuleux, que cette reconstitution !!! IM-PRES_SIONNANT!!!!!

Bravo, je suis bouche bée!!!

Merci beaucoup à vous deux. Je suis content que cela vous ait plu ! Quant à moi, j'ai pris grand plaisir à la recherche documentaire et à la réalisation de ce décor.
Apparemment je ne suis pas le seul que le tableau de Grolleron ait inspiré.
J'ai trouvé ceci sur internet :
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Curieusement le peintre, qui a signé "D'après M. Grolleron" en bas à gauche,  a inversé le sens de l'attaque; les soldats sortent cette fois du parc du château et il a fait un drôle de mélange au niveau des uniformes avec des tuniques de chasseurs et des pantalons de soldats d'infanterie de ligne.

Ce sujet m'avait complètement échappé
Bravo!!!! Quel boulot magnifique...
J'adore le sens du détail et de fidèlité dans le décor par rapport au tableau.
Mention spéciale pour l'arbre et la brouette

Moi qui aime les décors, je suis servi.