Archers ottomans du 17-18ème siècle - 30mm

Ben voilà, Titi voulait une peinture avec de la couleur, c’était faible avec le buste de conquistador ….alors ….


Juste avant mon départ, j’ai trouvé sur EBay un set de 5 pièces, plats de 30mm, qui m’ont scotché : quatre archers et un porte bannière intitulé ‘Saracen flag and archers of Saladin Jehad’ (drapeau sarrazin et archers du jiihad de Saladin), en fait deux paires d’archers et un porte bannière à pied.


Saladin est ce fameux sultan kurde ayyoubide d’Egypte qui, en 1187, a repris Jérusalem aux croisés et s’est fait combattre lors de la troisième croisade par Barberousse d’Allemagne, Richard Cœur de Lion d’Angleterre et Philippe Auguste de France.  Les Européens appelaient sarrazins tous les musulmans du Magreb (qui avaient envahi l’Espagne), de l’Egypte, d’Asie Mineure et l’Anatolie.


Mais en étudiant les costumes, puis les identifications sur la tranche des plats, en recherche de l’éditeur et la période traitée, j’ai fini par retracer que les trois personnages MF52, MF64 et MF66 sont édités par Wilken actuellement, qui les a rebaptisés, et appartiennent aux ottomans du 17-18ème siècles, cinq siècles plus tard que Saladin !  La coiffe d’un archer MF64 me faisait penser à un janissaire, mais la présence d’éperons à leurs bottines confirme qu’ils sont cavaliers, et les janissaires sont des fantassins uniquement.
Donc deux archers dont un est un sipahi, (celui au casque métallique) ; le porte bannière appartient à l’armée ottomane, il faudra lui choisir une bannière.  Je continue mes recherches d’uniformes sur le net, les Osprey et autres littératures spécialisées.

Je commence par l’archer MF64 au bonnet, gravure de Hans Walz. Comme il y a deux plats, je les peindrai sur une face recto et l’autre verso pour exposition sous cadre, comme l’archer Sipahi aussi.  Le porte-bannière sera peint sur son côté gauche seulement, face à la lumière, qui généralement pour les petits plat vient de la gauche.

Je commence par  des photos des détails du plat, agrandies sur l’écran de l’ordinateur pour noter toutes les retouche à effectuer ( points rouges). Il y a aussi sur le plat de droite, deux trous à boucher à l’époxy sur le personnage de face (orange).


La pointe de la flèche est à redresser et aiguiser de chaque côté.  

Les arcs sont des arcs composites et petits, puissants.  Ils sont gravés ronds, je vais donc les poncer pour les amincir et aplatir avec soin.  

Enfin les cordes des arcs sont assez épaisses, je vais les poncer sur leur tranche, comme des lames pour les affiner lorsque vues de face, travail lent, délicat pour ne pas les casser.

Ensuite je façonne la tranche (la base) des plats destinés à être présentés sous cadre et non en volume comme des figurines.  Je coupe à la pince la patte avant de la tranche, puis à lime et ponce à ras du plat pour venir aussi près que possible de la vitre du cadre.  J’aiguise ensuite la patte arrière de manière très coupante, comme une lame, pour pouvoir l’enficher dans le fond du cadre constitué d’une plaque de 5 mm de carton plume recouvert de velours autocollant noir ou clair.  Une fine fente au cutter dans le carton suffit à donnere au plan enfiché une fixation solide et réversible.


Séchage cette nuit du rebouchage des trous dans le plat avant ponçage.

J'en profite pour commencer également à préparer les deux autres figures de la même manière.
(Brut ci-dessous)

A suivre avec grand intérêt…

Je reprend une photo par plat après ce nettoyage et ponçage de l’époxy pour vérifier tous les points voire en détecter d’autres (il y a presque toujours des détails à reprendre ……).  Encore 49 détails plus fins à poncer et traiter;


Rebelotte pour une seconde passe de ponçage, au grade 600, avec la photo à l’écran et les points rouges, 3 à 4 minitrous à passer au Milliput.
Deux heures de travail en plus, car la pointe des flèches étaient gravées avec une forme de losange en cruex dans la pointe, au lieu d’un relief. J’ai dû les remplir pour leur donner un relief ; les pointes sont montées sur la flèche qui dépasse de l’arc, très fragile et flexible.  Les aiguiser finement et les retravailler a pri du temps.
Enfin dans mes recherches je n’ai pas trouvé de tenue adquate historique pour les deux archers MF64 qui ont une calotte avec un tissu rabattu en arrière faisant penser aux janissaires.
Finalement je les ai renommés en Janissaires en leur coupant les éperons aux pieds, un jannissaire est une force armé d’infanterie, pas de cavalerie dans l’armée ottomane d’alors.
Je vais donc peindre :
- Deux archers janissaires
- Deux archers sipahis
- Un porte étendard ottoman portant un drapeau vert de l’empire ottoman
La période est du XVIIème au début du XVIII siècle, l’arc commence à être remplacé par l’arquebuse surtout chez les Janissaires.
-
Les archers seront peints au verso et au recto et postés de part et d’autre du porte drapeau, pour en montrer les deux faces.


Ensuite un polissage doux à la laine d’acier à polir sans abîmer les gravures, puis double nettoyage au savon, eau chaude et brosse à dent, puis séchage au soleil ici.

ça en fait beaucoup des trous a boucher !
vivement la suite.

Il est clair que j'ai négligé ce poste depuis 10 jours... pourtant le travail a continué mais plus lentement suite à des travaux d'extérieur ....
Je vais reprendre le fin du WIP en fin de journée et rattrapper le retard dans les jours qui viennent sur la oremière paire de plats.
désolé .....

Beaucoup traîné, mais aussi avancé !! De la paresse à écrire....
J'ai donc terminé les ponçages, Milliput et nottoyages.

L'étape suivante, importante, demande à sélectionneer laz direction de la source de lumière, car le plat d'étain étant 'plat', la lumière ambiante seule ne peut pas sculpter un relief sur la figure: si le plat est couché sur la table, la lumière vient d'en haut et le plat aura l'air 'flashé' de face, et si encadré et pendu, comme il est dans le cadre, la lumière du plafond va produire une ombre sombre dans le plat placé dans le cadre, parfois à 1 centimètre de profondeur: le personnage sera dans l'ombre et sombre.
Il fat donc PEINDRE la lumière, les ombres, les ombres portées, et les points de lumière, contrairement aux figurines qui recoivent généralement la lumière du plafond (ou du ciel) qui sculpte celles-ci dans l'espace.

Le meilleur choix dépend de la figurine, de la source qui met le mieux en valeur le personnage, venant de face (effet 'flash'), ou d'en haut (lumière zénithale), ou de la gauche ou de la droite.  C'est le choix du peintre et s'il souhaite montrer le visage dans la lumière ou dans l'ombre, mais aussi quelle face du plat, s'il ne peint qu'une seule face (comme moi)....  Il vaut aussi mieux que tous les plats d'une série aient la lumière qui viennent du même côté.

Ici, un exemple pour le porte drapeau:  La photo de gauche est u éclairage de face, les autres en lumière rasante.

J'ai choisi la lumière venant de gauche (et un peu en avant du plan) pour mettre le visage, torse et personnage en avant.  Je creuserai les plis de la bannière un peu plus par des ombres en peinture.
Les autres personnages recevront donc la même lumière, et ils seront peints et montrés sur chaque face.

Je passe ensuite deux fines couches d'Humbrol dilué 1:1 avec de la térébenthine (seul solvant disponible ici dans la ville turque), séchage au soleil du midi de trois heures avant la seconde couche, puis une nuit, pour être prêt à l'huile.

.../...

Je commence par le Janissaire, tenue généralement rouge, ou bleue, garde d'élite du sultan, mais qui finira par prendre tellement de pissance que cet ordre militaire sera supprimé au XVIII siècle.

Je les peins par paire pour conserver la même unité de tons.  Peinture légèrement diluée à la térébentine au début, puis humectée d'huile si nécéssaire ensuite (gras sur maigre); une couche par jour, parfois deux, si temps ensoleillé, pour éviter que les couches ne fondent l'une dans l'autre (inconvénient de la peinture à l'huile)...
Ci joint un résumé des étapes, ensuite un long séchage pour appliquer les dernièrs ombrages et éclairages et maximiser le relief. (Je suis un peintre lent et pas pressé).....

Ce qui donne comme premier résultat:


entretemps j'attaque la suite...

Bonjour Papouille, que dire d'autre que la plat c'est plein de relief
Vraiment ne te presse pas mais continue à nous régaler.
Philippe.

Quelle patience! Mais quel résultat aussi! Bravo!

C’est toujours aussi impressionnant, si toi tu a la patience, ce n’est pas mon cas. Je suis impatient de voir le résultat final

Je continue avec les deux sipahis, qui sont des cavaliers (voir les éperons); ils sont redoutables en bataille, car ils tirent très rapidement, dans toutes les positions et même en arrière, harcelant leurs ennemis de pluies de flèches. Ils ont hérités en cela des tradistions mongoles et tatars.  

Pas-à-pas accéléré donc:

Et le résultat intérimaire avant le séchage et les ajustements finaux....

J'attaque ensuite le porte bannière ... un exemplaire et une face.

C’est impressionnant

Çok teşekkürler

Voici le porte drapeau, en quelques étapes aussi ...


Le plus dur fut la peinture du motif sur la bannière ... surtout les charactère arabes, étant donné la taille du sujet .. Quelques heures de patience, à répéter pour que le blanc prennent sur la couleur verte de fond..

Résumé...
Il reste à laisser sécher pour les retouches finales la semaine prochaine, dans les ombres et lumières.
(note: les lignages de carreaux dans le sol est du trompe l'oeil: la gravure du sol est plate unie !!)

Très joli. Bravo^^

C’est très très beau, même en zoomant. Le traitement des tissus de la tunique comme du drapeau est fabuleux.

bu iyi

Bonjour Papouille,
je n'attends pas la photo de famille pour te féliciter, quel bel ouvrage .

Philippe

Merci Philippe!
Je vais terminer aujourd'hui ou demain, avec le soleil revenu (incendies la semaine dernière, soleil vilé par les fumées et cendres), difficile à sécher alors avec les cendres.

Oui, texture de tissu, obtenu par tapotage très doux avec pinceau usé, au lieu de lissage, comme sur les cuirs, métaux ou carnations.

J'ai finalisé les deux archers janissaires, puis les ai photographiés sur fond noir ... (*)




(*) je les photoraphie avec un fond de velours autocollant noir, puis viens noircir la base ensuite;

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Au tour des deux sipahis:

Et finalement le porte-étendard:


Et puis le tableau final des cinq personnages, en couleur et en noir et blanc.

J’ai comme à chaque fois un décrochement de la mâchoire.

Attention Boro, tu vas finir par te faire mal!  

(et puis je viens de voir que je dois encore accentuer l'ombre arrière du dos du porte drapeau !!)

cet ordre militaire sera supprimé au XVIII siècle.

Début XVIIII.
Certains ont participés à la bataille de st jean d'Acre en 1799.
En tout cas Bravo Michel, toujours aussi épatant et surtout très difficile à réaliser les plats.