- Papouille
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Arquebusier français 1590
Mar 24 Nov 2020 - 21:57
Un nouveau plat d'étain 30mm choisi parmi une série de 30 mousquetaires de la guerre de 30 ans acquis sur EBay ..
L'un d'eux a attiré mon attention, car gravé DL, et de la marque WAGNER pour Daniel Lepeltier, de la série des mousquetaires en marche, No W1064/7, les autres sont des plats allemands .
Cette gravure est très belle et détaillée, et je me suis parti sur une recherche historique durant quelques jours…
Pour découvrir qu'il s'agit plutôt d'un arquebusier, plutôt qu'un mousquetaire:
- son arme est une arquebuse à mèche, plutôt qu'un mousquet, a son manche
- son casque, que j'avais pris pour un cabasset, est en réalité une bourguignotte, apparue vers 1570-90, casque bourguignon à l'origine, comme son nom l'indique. Variante de la salade du xve siècle, dépourvue de visière mais munie d'une crête et d'oreillères articulées. Le mousquetaire adopte plus tard vers 1620)40 le chapeau à plume.
- sa culotte bouffante à cloutage est antérieure au pantalon plus collant des mousquetaires
- le fourquin était déjà utilisé sur ces premières armes à feu assez lourdes pour soutenir le canon durant la visée
En cherchant les modèles, les couleurs, j'ai fini par choisir la tenue d'un arquebusier de la gilde fondée à Lessines (en Belgique) au 16eme, les arquebusiers étaient répandus en Hollande et en France fin du XVIe.
Il tient une rapière dégainée dans sa main droite. J'ai donc choisi ce côté à peindre, plutôt que le gauche, avec une lumière venant de l'arrière gauche, pour monrrer la crosse de l'arquebuse, la rapière et le bout du canon de l'arquebuse … en mettant en valeur aussi la poignée et la garde de la rapière, mieux que l'autre face du plat (mais bien sûr le visage à l'ombre, bien peu visible).
A noter aussi, la flasque à poudre pendue au côté droit , les charges sur la poitrine, et ici, les bottes; aussi une musette dorsale.
Il ne porte plus une cuirasse comme les premiers arquebusiers du début du siècle, et comme les piquiers de l'époque et qui vont progressivement disparaître le siècle suivant avec le développement des armes à feu qui les perçaient de plus en plus.
La partie bibliographique et historique est toujours très excitante pour comprendre les personnages, leur origine, leur histoire, les armes, tenues, leurs forces et faiblesses et car elle nous aide à comprendre nos origines et notre culture. C'est une étape essentielle qui conduit aussi à lire quelques romans, voir des musées et connaitre le contexte général de ces époques au cours desquelles nos ancêtres passaient leur temps à se tuer, se battre, se dfendre ou envahir leurs voisins avec des enjeux souvent éphémères.
Beaucoup d'entre nous aujourd'hui ont eu la chance de ne jamais vivre une guerre, un privilège assez singulier de cette fin du XXeme début du XXI siècle que peu de nos ancêtres ont jamais vécu !!! J'en fait partie à quelques années près, c'est un privilège extraordinaire que nous devrions chérir et protéger à tout jamais…… en apprenant de la folie de nos ainés….
L'un d'eux a attiré mon attention, car gravé DL, et de la marque WAGNER pour Daniel Lepeltier, de la série des mousquetaires en marche, No W1064/7, les autres sont des plats allemands .
Cette gravure est très belle et détaillée, et je me suis parti sur une recherche historique durant quelques jours…
Pour découvrir qu'il s'agit plutôt d'un arquebusier, plutôt qu'un mousquetaire:
- son arme est une arquebuse à mèche, plutôt qu'un mousquet, a son manche
- son casque, que j'avais pris pour un cabasset, est en réalité une bourguignotte, apparue vers 1570-90, casque bourguignon à l'origine, comme son nom l'indique. Variante de la salade du xve siècle, dépourvue de visière mais munie d'une crête et d'oreillères articulées. Le mousquetaire adopte plus tard vers 1620)40 le chapeau à plume.
- sa culotte bouffante à cloutage est antérieure au pantalon plus collant des mousquetaires
- le fourquin était déjà utilisé sur ces premières armes à feu assez lourdes pour soutenir le canon durant la visée
En cherchant les modèles, les couleurs, j'ai fini par choisir la tenue d'un arquebusier de la gilde fondée à Lessines (en Belgique) au 16eme, les arquebusiers étaient répandus en Hollande et en France fin du XVIe.
Il tient une rapière dégainée dans sa main droite. J'ai donc choisi ce côté à peindre, plutôt que le gauche, avec une lumière venant de l'arrière gauche, pour monrrer la crosse de l'arquebuse, la rapière et le bout du canon de l'arquebuse … en mettant en valeur aussi la poignée et la garde de la rapière, mieux que l'autre face du plat (mais bien sûr le visage à l'ombre, bien peu visible).
A noter aussi, la flasque à poudre pendue au côté droit , les charges sur la poitrine, et ici, les bottes; aussi une musette dorsale.
Il ne porte plus une cuirasse comme les premiers arquebusiers du début du siècle, et comme les piquiers de l'époque et qui vont progressivement disparaître le siècle suivant avec le développement des armes à feu qui les perçaient de plus en plus.
La partie bibliographique et historique est toujours très excitante pour comprendre les personnages, leur origine, leur histoire, les armes, tenues, leurs forces et faiblesses et car elle nous aide à comprendre nos origines et notre culture. C'est une étape essentielle qui conduit aussi à lire quelques romans, voir des musées et connaitre le contexte général de ces époques au cours desquelles nos ancêtres passaient leur temps à se tuer, se battre, se dfendre ou envahir leurs voisins avec des enjeux souvent éphémères.
Beaucoup d'entre nous aujourd'hui ont eu la chance de ne jamais vivre une guerre, un privilège assez singulier de cette fin du XXeme début du XXI siècle que peu de nos ancêtres ont jamais vécu !!! J'en fait partie à quelques années près, c'est un privilège extraordinaire que nous devrions chérir et protéger à tout jamais…… en apprenant de la folie de nos ainés….
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Les hommes sont un peu comme Dieu : tout ce qu'ils peuvent faire, ils le font. Ou ils le feront.
(Jean d'Ormesson)
- Papouille
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Re: Arquebusier français 1590
Jeu 26 Nov 2020 - 16:43
Bon, la suite …
Je commence la préparation par une découpe de la face avant de la tranche (base du plat), à ras pour approcher le plat aussi près que possible de la vitre du cadre et lui donner un maximum de lumière. L'arrière ici est juste limé pour être coupant comme un lame afin d'être inséré dans la fente pratique dans le carton plume du dos du cadre, recouvert de velours noir auto-collant.
Puis ponçage des défauts, important, aiguiser la lame de la rapière, très fine et pointue (elle avait un bout rond), poncer droit le bout du canon de l'arquebuse, nettoyer son fût et le fourreau de la rapière, droits et lisses; les plumes, et le fourquet à affiner y compris sa fourche.. Travail minutieux mais INDISPENSABLE avant de peindre.
Puis ponçage des surfaces à la paille de fer à polir ultra-fine, nettoyage au savon à la brosse à dent, 2x; séchage.
Enfin deux fines couches d'apprêt à l'Humbrol blanc matte dilué 1:1 au white spirit, et séchage de 24 heures (2 couches espacées de 8 heures) et couche noire au dos (bombe).
Et aujourd'hui, je peins quelques sous-couches colorées à l'acrylique, couches très fines superposées, presque transpoarentes, pour éviter l'accumulation de pigments dans les creux …
Je commence la préparation par une découpe de la face avant de la tranche (base du plat), à ras pour approcher le plat aussi près que possible de la vitre du cadre et lui donner un maximum de lumière. L'arrière ici est juste limé pour être coupant comme un lame afin d'être inséré dans la fente pratique dans le carton plume du dos du cadre, recouvert de velours noir auto-collant.
Puis ponçage des défauts, important, aiguiser la lame de la rapière, très fine et pointue (elle avait un bout rond), poncer droit le bout du canon de l'arquebuse, nettoyer son fût et le fourreau de la rapière, droits et lisses; les plumes, et le fourquet à affiner y compris sa fourche.. Travail minutieux mais INDISPENSABLE avant de peindre.
Puis ponçage des surfaces à la paille de fer à polir ultra-fine, nettoyage au savon à la brosse à dent, 2x; séchage.
Enfin deux fines couches d'apprêt à l'Humbrol blanc matte dilué 1:1 au white spirit, et séchage de 24 heures (2 couches espacées de 8 heures) et couche noire au dos (bombe).
Et aujourd'hui, je peins quelques sous-couches colorées à l'acrylique, couches très fines superposées, presque transpoarentes, pour éviter l'accumulation de pigments dans les creux …
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(Jean d'Ormesson)
- lopezp
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Re: Arquebusier français 1590
Jeu 26 Nov 2020 - 20:50
Bonsoir, merci de cette très belle mise en bouche, vivement la suite.
Philippe.
Philippe.
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Re: Arquebusier français 1590
Jeu 26 Nov 2020 - 22:58
- Papouille
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Re: Arquebusier français 1590
Ven 27 Nov 2020 - 16:04
Bon j'attaque l'huile. La couche d'acrylique était pâle, pour colorer le fond. Comme vous le voyez, elle ne contient pas d'ombres ni de lumières, une couche de base et une peinture comme une bande dessinée !
Mais ce n'est pas l'essence du plat d'étain qui en trompe-l'oeil doit recréer l'illusion du volume, sur une surface pratiquement plate.
Je place conventionnellement la lumière à gauche (et non en zénithal comme sur les figurines), entre l'horizontale et la verticale, vers 10h30 sur une horloge, et ensuite entre le plan du plat et le spectateur, sous peine d'avoir un effet de flash de face, ou au contraire un lever de soleil, avec une lumière latérale qui me donnerait des personnages à demi-dans la lumière et à moitié dans l'ombre du côté opposé.
En choisissant cette face, je vais éclairer l'épée, comme si elle pointait un peu vers l'extérieur, dans la lumière. Aussi l'arquebuse a sa poignée dans la lumière, et son canon aura son extrémité un peu dans la lumière , mais la partie le long du personnage ets dans l'ombre crée par le corps du prsonnage (une ombre portée). De même la jambe gauche avec son genou levé, est à l'ombre de la jambe droite qui est exposée à la lumière (tout au moins sa partie de coté et arrière.
Le casque est éclairée haut à gauche, mais ombré ailleurs, et le visage est à l'ombre, sauf le bout du nez qui pointe dans la lumière.
La flasque de poudre a une petite ombre portée sur sa droite, sur le vêtement. Courte car elle colle presque à celui-ci. Les bottes sont ombrées à droite, mais pas sur leur face gauche.
Voici les trois étapes de peinture aujourd'hui sur la journée, période de séchages de 2/3 heures car je travaille peu dans le frais à l'huile.
Une petite astuce lue il y a deux jours sur forum: pour éclairicir le rouge, j'utilisais du Jaune Lumière de Pébéo, teinte jeune claire qui se fond bien avec le rouge, le bleu, le vert, en les éclaircissant, sans les rendre orangé, vertdâtre, surtout après avoir laissé sécher la teinte de base. Le blanc tend à produire du rose.
Eh bien on peut aussi utiliser de la teinte CHAIR de Winson& Newton, ou Mussini, pour éclaircir le rouge !!
Je fonce le rouge ici avec du Vert anglais Foncé de Pébéo.
J'ai cherché des modèles de flasque et d'arquebuse dans les musées ou galeries de vente comme inspiration …
Il me reste à laisser sécher un peu, laisser fondre les tons et rectifier après 24 heures pour finaliser les éclairages et les ombres demain….
La figure fait 30 mm de hauteur.
Mais ce n'est pas l'essence du plat d'étain qui en trompe-l'oeil doit recréer l'illusion du volume, sur une surface pratiquement plate.
Je place conventionnellement la lumière à gauche (et non en zénithal comme sur les figurines), entre l'horizontale et la verticale, vers 10h30 sur une horloge, et ensuite entre le plan du plat et le spectateur, sous peine d'avoir un effet de flash de face, ou au contraire un lever de soleil, avec une lumière latérale qui me donnerait des personnages à demi-dans la lumière et à moitié dans l'ombre du côté opposé.
En choisissant cette face, je vais éclairer l'épée, comme si elle pointait un peu vers l'extérieur, dans la lumière. Aussi l'arquebuse a sa poignée dans la lumière, et son canon aura son extrémité un peu dans la lumière , mais la partie le long du personnage ets dans l'ombre crée par le corps du prsonnage (une ombre portée). De même la jambe gauche avec son genou levé, est à l'ombre de la jambe droite qui est exposée à la lumière (tout au moins sa partie de coté et arrière.
Le casque est éclairée haut à gauche, mais ombré ailleurs, et le visage est à l'ombre, sauf le bout du nez qui pointe dans la lumière.
La flasque de poudre a une petite ombre portée sur sa droite, sur le vêtement. Courte car elle colle presque à celui-ci. Les bottes sont ombrées à droite, mais pas sur leur face gauche.
Voici les trois étapes de peinture aujourd'hui sur la journée, période de séchages de 2/3 heures car je travaille peu dans le frais à l'huile.
Une petite astuce lue il y a deux jours sur forum: pour éclairicir le rouge, j'utilisais du Jaune Lumière de Pébéo, teinte jeune claire qui se fond bien avec le rouge, le bleu, le vert, en les éclaircissant, sans les rendre orangé, vertdâtre, surtout après avoir laissé sécher la teinte de base. Le blanc tend à produire du rose.
Eh bien on peut aussi utiliser de la teinte CHAIR de Winson& Newton, ou Mussini, pour éclaircir le rouge !!
Je fonce le rouge ici avec du Vert anglais Foncé de Pébéo.
J'ai cherché des modèles de flasque et d'arquebuse dans les musées ou galeries de vente comme inspiration …
Il me reste à laisser sécher un peu, laisser fondre les tons et rectifier après 24 heures pour finaliser les éclairages et les ombres demain….
La figure fait 30 mm de hauteur.
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(Jean d'Ormesson)
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Re: Arquebusier français 1590
Sam 28 Nov 2020 - 21:17
Voilà, derniers éclats de lumière, points d'ombres pour maximiser le relief, raviver le métal de la garde, des boutons, blanc pur sur la pointe de la rapière, ... puis mise sur fond de velours noir et séance photo.
Enfin pour verifier l'effet de volume de ce plat, soit on prend une photo avec smartphone en tons de gris (Noir& blanc), ou on convertit la photo couleur en gris (ou en sépia), pour ne révéler que les valeurs des couleurs, non plus les couleurs elle-mêmes. Si tout est gris uniforme, pas de volume. Ceci permet de rectifier des ombres ou éclats ...
Voilà ... c'était mon numéro F123, 123ème personnage peint....
Je travaille depuis hier sur la sélection d'un personnage des guerres de Bourgogne contre la Suisse en 1472-76, un plat montrant un servant armant un canon fin dont j'ai découvert qu'il s'appelait 'Veuglaire' .... une autre histoire de plat.....
Enfin pour verifier l'effet de volume de ce plat, soit on prend une photo avec smartphone en tons de gris (Noir& blanc), ou on convertit la photo couleur en gris (ou en sépia), pour ne révéler que les valeurs des couleurs, non plus les couleurs elle-mêmes. Si tout est gris uniforme, pas de volume. Ceci permet de rectifier des ombres ou éclats ...
Voilà ... c'était mon numéro F123, 123ème personnage peint....
Je travaille depuis hier sur la sélection d'un personnage des guerres de Bourgogne contre la Suisse en 1472-76, un plat montrant un servant armant un canon fin dont j'ai découvert qu'il s'appelait 'Veuglaire' .... une autre histoire de plat.....
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